29/12/2024
80ème anniversaire de la Libération
de Wittelsheim
« Ce jour, Wittelsheim est conquise, de haute lutte »
C’est par ces mots que la Première armée française annonça, à 13h le 3 février 1945, la fin des combats à Wittelsheim.
Nous commémorons en ces mois de janvier et février 2025, la fin de la Seconde Guerre Mondiale et la Libération de l’Alsace et de Wittelsheim. Nous avons souhaité rappeler le lourd tribut payé par notre commune, la bravoure des soldats engagés et des habitants qui ont subi des années de privations et de souffrances. Et, témoigner à tous notre infinie reconnaissance.
Charles Sauter, alors conseiller municipal, auteur du livre de référence sur Wittelsheim, évoquait les dernières heures des combats acharnés, dans son discours prononcé à l’occasion de l’anniversaire de la Libération de Wittelsheim, le 3 février 1945.
« Le samedi 3 février décide de notre sort. Une préparation d’artillerie précède l’attaque des forces française. Des milliers d’obus nous arrivent de toutes les directions, obus de tous calibres. Combien de temps cette danse interminable dura-t-elle encore ? Une heure ? Peut-être. Nos oreilles résonnent encore, nous sommes presque sourds quand le canon s’est déjà tu et quand éclatent les rafales de mitrailleuses. Puis, les troupes françaises déferlent dans le village ».
La victoire est ternie par le paysage de ruines et de désolation que présente la commune.
Les destructions matérielles sont immenses, au centre-ville comme dans les cités. Des centaines de maisons sont détruites ou endommagées, tout comme les trois écoles. La mairie est inutilisable, les usines et puits de mines montrent de graves avaries. Les jardins et vergers sont dévastés, le petit bétail (poules, canards, lapins) a disparu.
5 chevaux et une soixantaine de têtes de bétail ont été tués.
Le bilan humain est terrible :
135 soldats sont tombés : ils avaient la vingtaine pour la plupart.
69 civils sont morts : Emile Buhler,
le plus jeune avait 3 ans.
Roger Landwerlin en avait 8.
347 personnes ont été incorporées de force dans l’armée allemande.
Citons également les 69 victimes militaires allemandes : elles avaient été enterrées dans des tombes individuelles et dans la fosse commune. En 1971, les services chargés de l’entretien des sépultures militaires allemandes en France ont procédé à l’exhumation de ces 69 corps qui furent transférés et
inhumés au cimetière militaire allemand de Bergheim.
Les archives communales conservent de nombreux documents concernant les dernières heures de la guerre et la Libération de la commune, notamment de nombreuses photos. Grâce à Charles Sauter puis à René Hitter, qui ont eu le souci constant de transmettre la mémoire de ce terrible conflit, nous sommes en mesure de témoigner à notre tour.
80 ans ont passé. Nous n’oublions pas. Nous n’oublierons jamais.
Amélie, « protectrice des habitants »
Du 20 novembre 1944 au 3 février 1945, alors que les combats faisaient rage, une grande partie de la population des cités a trouvé refuge dans les bâtiments de la mine Amélie 1 ainsi que dans les galeries creusées sous le terril.
« Il faut avoir passé dans ces refuges pour pouvoir se faire une idée de la vie en plein hiver. Dans les abris humides et froids, il faut avoir vu cet entassement d’enfants et de vieilles gens dans des conditions d’hygiène lamentables.
Faut-il dire le courage admirable de cette population ?
Les actes de dévouement étaient de règle et plus d’une personne doit sa vie au secours immédiat de son voisin. Plus d’un blessé grave put recevoir les soins d’urgence grâce à son transport rapide au poste de secours, malgré les tirs où les sauveteurs risquaient eux-mêmes des blessures. Leur héroïsme à tous n’a d’égal que leur modestie ».
« Le 3 février 1945, Wittelsheim fut libérée. Le village avait reçu 40 000 obus en une heure ! »
Extraits de « Dans les abris de la mine Amélie », un précieux recueil édité en 1992 par René Hitter, qui décrit les conditions de vie éprouvantes des habitants durant les dernières semaines de janvier 1945.